Histoire
Sup de Sub est le fruit d’une expérience tenue à Aix-Marseille-Provence en 2012, pour 20 jeunes adultes de la cité du Bois de l’Aune, par LFKs - La Fabriks - groupe international d’artistes, de chercheur·se·s et ingénieur·e·s rassemblé·e·s depuis 1990 autour d’un usage de la création artistique de haut niveau en tant qu’instrument d’actions à visée sociale directes et concrètes.
En 2018, remarqué pour ses innovations et ses résultats en la matière, LFKs est encouragé à proposer Sup de Sub / Mark Hubbard au ministère du Travail dans le cadre de l’appel à projets 100% Inclusion lancé par le ministère et son Haut commissariat aux compétences.
2019. Lauréat en mai, Sup de Sub / Mark Hubbard passe alors à l’action à l’échelle nationale en septembre, développée et augmentée, orientée vers un public jeune en grande difficulté, dans un cadre expérimental de 3 années défini avec la DGEFP et la Caisse des dépôts et consignations.
En septembre 19, deux campus voient le jour :
- le campus Issa Samb (nomade) sur le territoire Sud / Marseille
- le campus Jean-Paul Curnier en Seine-Saint-Denis
2021. Avec des objectifs fixés par le PIC atteints et dépassés sur les plans qualitatif et quantitatif, Sup de Sub est identifiée parmi les projets remarquables, et une extension du dispositif est décidée pour 2022-2023 en vue d’une pérennisation du modèle.
Le parcours
Un parcours long (entre 19 et 10 mois selon les promotions) dans les arts à haute dose (35h/semaine + semaines d’immersion complète) pour se réinventer, apprendre à échanger, à œuvrer collectivement, augmenter ses capacités pour un libre choix, dessiner un projet professionnel quel qu’il soit, comprendre sa responsabilité individuelle et l’engager, savoir en somme faire sa vie, comme une œuvre.
Un programme évolutif
En 2022/2023 Sup de Sub / Mark Hubbard devient un programme de 10 mois comprenant :
- de la transmission intensive par des professionnel·le·s invité·e·s sur les campus (cinéma, danse, théâtre, chant, littérature, photographie, philosophie, culture générale, psychologie, environnement…)
- des semaines de créations artistiques en autonomie avec restitutions publiques
- de l’apprentissage par la vie même
- des immersions durant lesquelles les étudiant·e·s séjournent dans des «petites villes de demain » (ANCT) : Barjols dans le Haut-Var et Lormes dans la Nièvre*
- le tournage d’un long métrage de fiction diffusée lors de la création collective finale présentée le 1er juillet à la Criée dans le cadre du Festival de Marseille
*Barjols et à Lormes
Ces centre-bourgs — respectivement 3 000 et 1 300 habitant·e·s — sont à la fois le sujet et le contexte d’une réalisation de long-métrage de fiction, tourné au format professionnel, qu’il s’agit pour les étudiant·e·s de Sup de Sub / Mark Hubbard de préparer avec la population locale et ses imaginaires, sur ses lieux de vie. Tous les ateliers des métiers du cinéma nécessaires (scénario, caméra, son, acting, montage, costumes, décor…) sont déployés sur place, ouverts à tou·te·s. Se constitue alors, à travers une instrumentalisation du cinéma, l’occasion d’une approche transversale d’une organisation sociale humaine et d’un partage inédit entre des jeunes urbains et des habitant·e·s de la ruralité. La pratique et l’usage du cinéma interviennent ici dans une double fonction : comme support d’une quête des mémoires et des identités, et comme mobile des entretiens tenus avec les habitant·e·s par les étudiant·e·s, selon les principes de base de l’enquête sociologique.
Une histoire ouverte des arts et des cultures, des pratiques artistiques intensives, dans un objectif d’acculturation et d’appropriation des outils de la création, l’utilisation pragmatique et immédiate en situation sociale et environnementale des acquis artistiques en s’engageant dans la vie quotidienne d’un village, sont ce qui permet aux étudiant·e·s de Sup de Sub de transcender leurs empêchements, ce qui les prépare à faire des choix éclairés d’orientation professionnelle (NB : sans que ceux-ci relèvent prioritairement des métiers artistiques) et de participation active à la vie commune.
Un système ouvert
On y essaie, on y parle, on s’y accorde et on réajuste. Si les étudiant·e·s s’habituent à découvrir le matin le programme du jour afin d’entraîner leur agilité et leur capacité d’adaptation, ils et elles l’orientent néanmoins, en amont et en aval, en décidant et débattant ensemble : le parlement des étudiant·e·s – exercice de démocratie directe – les implique tou·te·s, à un haut niveau de responsabilité directe, dans le choix des contenus pédagogiques comme dans l’organisation du campus.
Parmi les objectifs
- l’employabilité des étudiant·e·s ;
- la volonté de rejoindre la vie active – par l’innovation ou en s’intégrant à une tradition ;
- la capacité à suivre une formation professionnelle préparant à l’exercice d’un métier ;
- l’élargissement de l’ambition personnelle et l’acquisition du courage nécessaire ;
- l’instauration d’une confiance dans les autres et du savoir coopérer ;
- l’intérêt et le respect pour le bien commun et le bien-être collectif ;
- l’éco-responsabilité ;
- la maîtrise numérique