Il y a trente ans, Dorothée Munyaneza quittait l’ocre rouge de sa terre natale et ancrait sa vie ailleurs : Londres, Paris, et aujourd’hui Marseille. Mais elle n’a jamais oublié umuko, cet arbre qui l’illumine depuis son enfance et se révèle constamment à elle, au point de vouloir le célébrer. Elle crée sa pièce comme une forme de retour à la mémoire. Elle s’approche de l’origine et puise dans le tronc commun – umuko, cet arbre sacré aux fleurs vermeilles – pour mieux le commémorer et imaginer l’arbre futur. Arbre symbolique pour le peuple rwandais, arbre ancestral, arbre guérisseur, il est aussi nommé umurinzi « gardien de la mémoire » et souvent planté devant le palais royal… Cinq jeunes artistes du Rwanda, "sources d'inspiration, de beauté et de ravissement" l'accompagnent sur ce chemin de leur présence, leur voix, leurs chants ; et inventent de nouveaux sons et de nouvelles gestuelles à partir d’instruments anciens, comme l’inanga. « Je les emmène vers d’autres temporalités, d’autres tempos. On creuse, on s’enracine dans la forme la plus juste de la culture rwandaise tout en la déplaçant par des musiques et des mots différents. »
umuko
Dorothée Munyaneza - Cie Kadidi
Marseille / Kigali
Avec umuko, l’arbre-lieu, l’arbre sacré, Dorothée Munyaneza entre en conversation avec cinq artistes de la jeune scène rwandaise. Une création-célébration fondée sur l’amour, la solidarité et la joie à travers le corps, la poésie, la musique, l’inanga et le chant.