Alain Platel est orthopédagogue de formation et metteur en scène autodidacte.
En 1984, il forme avec des amis et membres de sa famille une troupe fonctionnant en collectif, les ballets C de la B. Après Emma (1988), il crée Bonjour Madame (1993), La tristeza complice (1995) et Iets op Bach (1998), qui propulsent la compagnie au sommet international. Avec l’auteur Arne Sierens, il accompagne, dans plusieurs créations, le développement de la compagnie de théâtre jeune public Victoria de Gand. Il signe en 2003 Wolf pour la Ruhrtriennale, puis le projet choral Coup de Chœurs pour l’ouverture du nouveau KVS, qui marque le début d’une étroite collaboration avec Fabrizio Cassol.
En 2006, vsprs marque un changement de cap, l’exubérance des spectacles précédents cédant la place à une plus ample introspection et une plus grande nervosité, révélant un univers de pulsions et d’aspirations, de violence aussi, comme dans Nine Finger (2007) avec Benjamin Verdonck et Fumiyo Ikeda, qui évolue ensuite, avec pitié ! (2008) puis Out of Context – For Pina (2010), dans la poursuite logique d’une recherche de traduction de sentiments trop forts, aspirant à quelque chose qui dépasse l’individu. Il crée en 2010 Gardenia en collaboration avec Frank Van Laecke, puis, en 2012, pour le Théâtre royal de Madrid, C(H)ŒURS, qui explore la dangereuse beauté du groupe et représente son plus vaste projet jusqu’à ce jour. La connotation politique de spectacles comme tauberbach (2014) et Coup fatal (2014) réside dans la joie de vivre et l’énergie qui éclatent sur la scène et qui manifestent des moyens de (sur)vivre dans des circonstances indignes. C’est aussi cette pulsion de vie qui pousse les danseurs dans la recherche d’une possibilité de transformation dans Nicht schlafen (2016).
En parallèle, Alain Platel collabore à des projets chorégraphiques plus confidentiels et s’implique dans plusieurs films de danse avec la réalisatrice britannique Sophie Fiennes (Because I Sing en 2001, Ramallah! Ramallah! Ramallah! en 2005 et VSPRS Show and Tell en 2007) ou en solo avec Les Ballets de-ci de-là (2006). Depuis toujours le thème de la mort a été très présent dans l’œuvre de Platel, mais dans Requiem pour L. (collaboration avec Fabrizio Cassol, 2018) c'est la première fois qu'il en devient le centre.
En même temps, Platel s’engage à renforcer les connexions dans sa ville natale Gand. Avec Lisi Estaras et Quan Bui Ngoc, il réunit 300 citadins de tous âges et de tous horizons dans une représentation inédite du Sacre du Printemps (2018). "