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Festival de Marseille

Note d’intention Alice Ripoll



Un groupe de danse, qui est plus que la somme de ses membres, chemine dans un Brésil qui renaît de ses cendres. Nous observons nos nombreuses morts et vies au cours d’une vie, comme un serpent qui se débarrasse de sa peau morte. Les anniversaires arrivent, des célébrations de la vie qui ne seront jamais à sa hauteur. Le ballon des fêtes d’enfants: quand il s’éclate au milieu de la fête, c’est un affolement, une beauté réelle et qui s’achève subitement, comme une implosion, un choc.


Une nation serait-elle capable de choisir le chemin de l’autodestruction? Des questions pareilles sont posées également sur chacun de nous et sur les autres; comment se déroulent nos propres combats internes, entre les différentes forces qui nous constituent? Nous mettons en scène des interrogations sur les croisées de chemins. Comment flairer les bons chemins? Nous nous demandons à quel point une rencontre artistique peut changer le cours d’une vie. Et que se passe-t-il lorsqu’une société fait le choix de la barbarie, de la guerre, et que l’individu se retrouve impuissant? Qui choisit donc nos choix personnels?


On touche à des émotions fortes, on se heurte à des collectifs comme les religions, les rituels, les festivités. Dans quelle mesure un groupe encourage-t-il ou étouffe-t-il la possibilité d’être libre? Qu’est-ce qui peut changer une trajectoire? Une rencontre, un livre, un amour, une religion, un gouvernement, une opportunité?


Un moment crucial. Comme un portail que l’on traverse.
Nous utilisons des éléments rituels tels que la transe, le vertige provoqué par les tambours. La zone est franche, ce sont des vérités que l’on apporte. Nous avons créé un espace de quête de liberté, à la fois celle des artistes interprètes et celle du public. Mais une autre zone franche, celle-là plus sombre, répandue dans l’économie mondiale, semble également présente. Le titre fait aussi référence à la libre incorporation d’éléments de différentes danses et musiques, caractéristique des mouvements artistiques nés après Internet.


Nous poursuivons le travail de recherche mené par le groupe et déjà présent dans nos spectacles précédents, Suave et Cria, sur le rapport entre les danses urbaines et populaires au Brésil et la mise en scène contemporaine, où l’on se demande quelles voix portent ces danses, que pouvons-nous exprimer à travers elles ? Au-delà de « Passinho », cette création présente des éléments de danse contact, de théâtre, de recherche vocale, de danses Afro, d’Afro house, Sabala, Tiktok, et des danses du nord et nord-est du Brésil, telles que Pisadinha et Brega Funk.

Alice Ripoll