Durant plusieurs années, l’artiste néerlandais a sillonné la République démocratique du Congo caméra à l’épaule à la rencontre des citoyen.ne.s. Son regard d’observateur est devenu critique, dénonciateur des fléaux qui dévastent le pays tels le système autodestructeur de la monoculture des terres et la mainmise des multinationales sur les plantations des travailleurs. Après Enjoy Poverty, Renzo Martens avec le projet White Cube narré par le film éponyme expérimente avec le Cercle d’art des travailleurs de plantations congolaises des gestes artistiques en boue et en chocolat, des expositions et des ventes d’art – à leur profit – dans les galeries chics d’Amsterdam et de New York. Et restructure en profondeur la chaîne de valeur de l’objet artistique. Le capital et la visibilité attirés par le White Cube et tous ses privilèges permettent le rachat des terres et l’invention d’un nouveau modèle écologique et économique sur place, à Lusanga : la post-plantation. Manifeste pour un art contemporain qui, critiquant les inégalités, peut amener à leur dépassement – non sur le plan symbolique, mais bien sur le plan matériel.
RENCONTRE avec Renzo Martens et Tamer El Saïd samedi 19 juin après la projection accompagnés d'autres artistes de la programmation 2021 dont Wilda Philippe de la compagnie Rara Woulib.